Ce que je lis et ce que j'écris. Bonnes lectures!
Et voici le nouveau numéro du fanzine "La tête à l’Être" ! Tout beau, tout chaud et en plus, on y retrouve une chronique de « À tort ou à raison » !
C’est en page 7 que ça se passe :
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/5/12/68/58/2012.04_numero_3.pdf
À tort ou à raison
Eastern Édition
Les Papillons Fleuris, une petite commune tranquille, dépourvue de quartier sensible que l’on appelait encore il y a de dix ans : Zone d’Éducation Prioritaire (comme les maux peuvent changer au regard des mots employés… Les uns parlent d’éducation là où les autres mettent l’accent sur la violence. Ceci dit, l’enfer n’est-il pas les autres ? Vivent les Huns !)
Les Papillons Fleuris, possède sa zone d’expansion économique dans laquelle se situe un entrepôt de textile. Et c’est ce bâtiment que cible une bande de caïds emmenée par Marc, jadis repéré « par des hommes en costume-cravate, capables d’égorger leur victime sans bruit ni éclaboussure ».
Il commande une opération vouée au bain de sang puisqu’il s’agit de prendre en otage les salariés après avoir éliminé l’hôtesse d’accueil.
Le mobile ? Il reste à déterminer. Car, voyez-vous, si le roman oscille entre un thriller, dont l’échéance à court terme ne rend que plus haletante la lecture, et un roman noir duquel s’immiscent, çà et là, des réflexions judicieuses, éclairées, cohérentes, sur notre société de consommation médiatique, le mobile, quant à lui, n’est pas si clair. Du moins, au départ.
Pour le commissaire Feraud, les scélérats ne veulent qu’une chose : la libération de leurs frères d’armes luttant contre les « Sark » dans le sud-est népalais. Ou alors « C’est une plaisanterie ».
À défaut de plaisanterie, cette diversion suffira-t-elle à Henri pour faire ce qu’il a « à faire en salle informatique »? À savoir : péter les codes d’accès et pénétrer les rouages numériques jusqu’à – on l’imagine – détourner des fonds.
Ou n’est-pas plutôt la ferme volonté de faire « le buzz » dans les journaux ? Et comment mieux le réussir si ce n’est d’« être mauvais ». D’autres brûlent des voitures là où, eux, donneront une chance au Papillons Fleuries de faire enfin causer sur la toile ou dans le poste. D’autres spéculent sur le blé, le lait, le cacao, quand Henri, cultivé jusqu’au trognon de ces fables d’adolescents qui font l’éloge des pirates informatiques, fera le coup du siècle (sans savoir de quel coup il s’agit).
Ainsi en revient-on au roman noir. Annabelle a bel et bien placé l’accent sur ses personnages en laissant l’intrigue en arrière-plan.
Un bon roman noir mené par des personnages denses, complexes, aux relations duelles dynamiques et consistantes ((j’ai adoré Éric dit « La Trique », (on connait tout de suite son mobile, à lui) sa relation avec Marc est aussi captivante que celle qui unie Angèle à… elle-même)). Un roman noir qui toutefois gagnerait à épaissir le rôle de Marc et, de fait, celui de la firme Fringand, propriétaire de l’entrepôt. Foutre bleu ! À quoi est reliée la société mère d’une société textile ? Pour sûr, l’intrigue y gagnerait.
Robert Lafonte