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Attention ! Découverte d’une pépite ! Pour la peine, je vais te tutoyer, tiens !

Tu le sais bien, toi qui lis des polars à la pelle, que pour prendre son pied sur un, faut en lire dix ! Mais si, c’est comme ça ! Ils se ressemblent tous.
Et bien le voilà celui que j’attendais depuis quelques temps, celui qui ne ressemble à aucun autre, celui dont je voudrais que tu coures l’acheter, parce que.

Faut que je te situe un peu l’intrigue bien qu’elle ne soit que pure décoration ici.
Marseille, un maquereau est retrouvé assassiné, un couteau dans le cœur. Il n’est pas le premier. Alors quoi ? Vengeance ? Complot ?
C’est ce que le commissaire Rognes est censé découvrir sauf que le commissaire Rognes, il s’en fout. Il s’en fout, mais d’une force ! C’est simple, il se fout de tout. C’est un type complètement jobastre ! Blasé, antipathique, rustre, gueulard, de mauvaise foi, incompétent. Enfin, parait qu’il l’a pas toujours été, incompétent…

« - Quoi ? Vingt-quatre cadavres de filles dans la salle de bains ? Pourquoi n’ai-je pas été prévenu plus tôt ?
- Heu… non, commissaire. Vingt-quatre passeports…
(…)
Et que ceux, comme Ranc, qui voulaient sa place aillent se faire foutre car vingt-quatre cadavres pouvaient parfaitement s’entasser dans une salle de bains. Découpés en petits morceaux et bien alignés, ça devait tenir. Peut-être en utilisant quelques planches de bois pour éviter l’affaissement de l’édifice. Suffisait simplement d’être organisé, de vider le sang, de se débarrasser des organes spongieux, de réfrigérer la pièce et de s’équiper en formaldéhyde… »

Drôle ! Ce bouquin est très drôle. Un humour parfois grinçant, parfois premier degré … marseillais ?
Un humour dont je suis cliente, auquel j’ai adhéré comme le Carambar adhère à tes dents (celui au caramel, pas les autres). Y a qu’à lire les renvois en bas de page pour le confirmer (renvois nécessaires pour ceux qui ne connaissent pas la planète Marseille) :

« pacoulins : paysans pour ceux du Sud. En bref, l’équivalent des Marseillais pour un Parisien. »

Marseille ! Si tu connais Marseille, tu vas te régaler de t’y balader avec déjà les images en tête. Si tu ne connais pas Marseille, ben déjà, c’est un tort, et puis, tu vas découvrir une ville cosmopolite, toute en contradictions, une ville vivante, une ville qui sent bon le pastis et la sardine… mais pas que, une ville que tu vas bader, quoi !

« Rayonnante depuis ses hauteurs, le soleil tombait à pic, du haut de Notre-dame, tel un projecteur pour éblouir chaque pierre, chaque monument. De toutes parts : un spectacle de beautés immobiles. La vie en carte postale. Le silence et les cris des gabians. Mais vue d’en bas, le sol grouillait. Partout, des rats, morts ou vifs. La lumière ne perçait plus. »

Noir ! Un roman peut être drôle et noir. Mais oui ! Revenons vers ce commissaire désabusé. Un personnage finalement attachant de par sa détresse. Sur le lieu du meurtre, une photo sépia va lui renvoyer en surface des douleurs enfouies qui l’ont abimé, qui l’ont usé, qui l’ont esquinté, salopé, pourri. Ambiance nœud dans le ventre. Que même la fin, elle te tord les tripes .Quel personnage ce Rognes, mais quel personnage !

Savoureux mélange de sensations en lisant ce livre.
Je me suis régalée tè !
Et si tu n’as pas saisi à quel point il m’a saisi ce livre, lis-le ! Fais-toi ta propre idée et après tu reviens, j’te paie un café et on barjaque !

Et merci à toi les éditions du Caïman.

Editions du Caïman (2013)
254 pages

L’auteur

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Annabelle Léna est née en juillet 1979 à Marseille, par une journée chaude et sans mistral. Elle grandit à la campagne où, à l’abri d’un saule pleureur, elle s’assoit et rêvasse des heures. Après des études bien ennuyeuses, elle devient contrôleur de gestion mais trop d’histoires se bousculent dans sa tête en réclamant à sortir. Annabelle se fâche alors avec les chiffres pour acheter un stylo quatre couleurs et écrire. Écrire, encore écrire. Elle fait ainsi la fortune de certaines papeteries et remplit ses tiroirs de feuillets fiévreusement raturés.
Son premier roman « À tort ou à raison » s’inscrit au catalogue d’Eastern Éditions en février 2011.
Annabelle habite désormais Gardanne, entourée de ses histoires et de ses lectures. Plus les années passent, plus elle parle à ses chats mais à part ça, vous verrez, c’est quelqu’un de très fréquentable. Elle a envahi le net via un blog (www.annabellelena.com/) et sera votre amie sur Facebook (facebook.com/fb.annabelle.lena), si vous le lui demandez gentiment.